Guide pratique : La violence passive : comprendre le silence, l’ignorance et le retrait

La violence passive : une forme subtile mais nuisible

La violence passive se caractérise par des comportements indirects qui ont un effet destructeur, mais difficile à identifier. Contrairement à une agression verbale ou physique évidente, la violence passive s’exprime par le silence, le retrait, le mépris ou l’ignorance.

Souvent perçue comme moins menaçante, la violence passive peut pourtant être tout aussi impactante, voire parfois plus complexe à gérer. Ce type de violence est souvent lié à des besoins de contrôle, de punition ou de domination, mais de manière détournée.

🤐 Le silence : une arme puissante

Le silence peut être une forme de contrôle dans une relation. Lorsque quelqu’un choisit de ne pas répondre, de s’isoler ou de couper toute communication, cela crée un déséquilibre dans la relation. Le silence peut avoir plusieurs objectifs :

  • Punir l’autre : refuser de parler à quelqu’un pour le faire souffrir, le faire culpabiliser.

  • Créer de la confusion : quand une personne refuse de répondre à une question ou de donner des explications, l’autre peut se sentir perdu et désemparé.

  • Fuir le conflit : au lieu de confronter le problème de manière constructive, la personne préfère ignorer la situation, espérant que le temps réglera les choses.

Le silence, bien que perçu comme « neutre », peut en réalité être lourd de signification, et en tant que tel, il peut devenir un puissant outil de manipulation émotionnelle.

🤷 L’ignorance : ignorer l’autre pour le blesser

L’ignorance active, qu’il s’agisse de refuser de reconnaître la présence de l’autre ou de faire comme si la personne n’existait pas, est une forme subtile de violence. Ignorer les besoins, les émotions, ou même l’existence de quelqu’un, peut être profondément blessant.

Par exemple :

  • Ignorer une demande d’aide : l’autre se sent rejeté ou sans valeur.

  • Ne pas saluer, ne pas répondre à un message ou à une question : l’autre peut ressentir qu’il est insignifiant ou invisible.

  • Bannir une personne d’un cercle social : ce geste peut être perçu comme une forme de rejet total, créant de la douleur et de l’anxiété chez l’autre.

L’ignorance est souvent utilisée comme un moyen de punir silencieusement l’autre pour une offense perçue ou pour maintenir une position de pouvoir dans une relation.

🚪 Le retrait : éviter le face-à-face

Le retrait peut prendre différentes formes. Parfois, une personne préfère éviter un conflit ou une confrontation en se retirant physiquement ou émotionnellement.

Ce retrait peut être :

  • Fuir la confrontation : une personne choisira de quitter une pièce, d’éviter une discussion importante ou de ne pas répondre à un appel.

  • Éviter de s’investir émotionnellement : dans une relation, une personne peut volontairement se couper émotionnellement pour éviter de montrer qu’elle est affectée.

  • Être constamment « absent » : sur le plan émotionnel, même quand la personne est présente physiquement, elle peut ne pas participer à la conversation ou à l’interaction.

Le retrait est une forme de désengagement qui peut être interprété comme une forme d’abandon, laissant l’autre dans l’incertitude ou la frustration.

❌ Faux plans : créer des attentes irréalistes

Les faux plans sont une autre forme de violence passive qui peut être utilisée pour déstabiliser l’autre ou pour manipuler les émotions de manière indirecte. Il s’agit de situations où une personne fait des promesses irréalistes ou crée des engagements qu’elle sait pertinemment ne pas pouvoir tenir. En agissant ainsi, elle laisse l’autre dans une position d’attente constante, alimentant frustration et confusion.

Exemple : Quelqu’un qui dit « Je vais t’aider demain » sans intention réelle de le faire ou qui organise des projets qui ne peuvent pas se réaliser, laisse l’autre dans un état d’incertitude et de déception. Cette stratégie crée un déséquilibre de pouvoir, où l’autre reste dans l’attente d’une promesse non tenue, tout en étant incapable de réagir.

🚶‍♀️ Absences répétées : des priorités ailleurs

Les absences répétées dans une relation ne se limitent pas uniquement à l’absence physique, mais peuvent aussi concerner un désengagement émotionnel. Lorsqu’une personne choisit systématiquement des occupations extérieures comme le travail, le sport, ou des sorties entre amis, au lieu de passer du temps de qualité avec son conjoint ou sa famille, cela peut créer un profond sentiment de rejet. Cette personne semble toujours trop occupée, trop fatiguée, ou toujours ailleurs, sans prendre en compte l’importance de l’équilibre dans la relation.

Exemple : Un conjoint qui, chaque fois que l’autre propose de passer du temps ensemble, répond qu’il est trop occupé avec le travail, les activités sportives, ou les engagements sociaux, et qui se retrouve constamment « ailleurs » sans consacrer de temps de qualité à la relation, crée un déséquilibre. Cette absence émotionnelle ou physique constante peut être perçue comme un manque d’intérêt ou une forme de désengagement, faisant sentir à l’autre qu’il ou elle n’est pas une priorité.

Cela peut être une manière indirecte de manifester une violence passive, où la personne évite le véritable engagement émotionnel ou relationnel en se concentrant sur des activités extérieures. L’impact peut être particulièrement fort si cette situation se répète régulièrement, car elle donne l’impression à l’autre que ses besoins et son bien-être ne sont pas importants.

🎭 Les dynamiques sous-jacentes de la violence passive

La violence passive est souvent liée à des difficultés à exprimer ses émotions ou une volonté de conserver une forme de pouvoir. Elle peut être liée à plusieurs mécanismes psychologiques, tels que :

  1. Peu de maîtrise émotionnelle : ceux qui utilisent la violence passive peuvent avoir du mal à gérer leur colère, leur frustration ou leur tristesse.

  2. Besoin de contrôler l’autre : en se retirant, en ignorant ou en faisant le silence, ils cherchent à avoir le dernier mot ou à manipuler la situation.

  3. Peur de confronter ou de confronter l’autre : certains préfèrent se soumettre à l’isolement pour éviter le conflit ouvert, par crainte de perdre le contrôle ou d’être blessé.

  4. Manque de confiance en soi : souvent, ceux qui choisissent la violence passive ne se sentent pas capables de défendre leurs besoins de manière directe et choisissent de faire taire l’autre pour protéger leur vulnérabilité.

💬 Comment réagir face à la violence passive ?

Reconnaître les signes de la violence passive est essentiel pour pouvoir y répondre de manière constructive. Voici quelques stratégies pour gérer et désamorcer cette forme de violence :

  1. Ne pas répondre par le silence : Le silence ne doit pas être la réponse à la violence passive. Au contraire, il est important de rétablir la communication en posant des questions ouvertes ou en clarifiant les attentes.

  2. Exprimer ses émotions clairement : Lorsque vous vous sentez ignoré ou rejeté, il est crucial de communiquer ce que vous ressentez sans accuser l’autre. Par exemple, vous pouvez dire :

    “Je me sens mal à l’aise quand tu ne réponds pas à mes messages. J’ai l’impression que tu m’ignores.”

  3. Poser des limites : Si quelqu’un vous retire sa présence ou se retire émotionnellement pour vous punir, il est important de poser des limites claires. Par exemple :

    “Je comprends que tu sois en colère, mais si tu choisis de ne pas parler, je vais avoir du mal à résoudre ce qui se passe entre nous.”

  4. Encourager la médiation : Si le comportement persiste et que cela devient difficile à gérer seul, la médiation peut offrir un espace sécurisé pour exprimer ses frustrations et trouver des solutions constructives.

⚖️ Conclusion : La violence passive, un chemin de guérison

La violence passive, bien qu’elle soit souvent perçue comme moins évidente que d’autres formes de violence, peut avoir des effets émotionnels dévastateurs à long terme. Apprendre à reconnaître ces comportements et à y répondre de manière saine et non défensive est essentiel pour rétablir une communication respectueuse et équilibrée.

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