Guide pratique : Ma réalité, ta réalité : quand deux réalités s’opposent
Que faire quand chacun est convaincu de sa propre réalité ?
Il y a des conversations qui tournent en boucle, des malentendus qui ne se résolvent pas, des disputes où plus personne n’écoute… simplement parce que chacun est persuadé d’avoir raison. Non par orgueil forcément, mais parce qu’il est intimement convaincu de ce qu’il a vu, entendu, compris, ressenti.
Et quand l’autre est tout aussi convaincu… l’échange devient une impasse. Un mur contre un mur.
Alors, comment faire quand deux personnes vivent des réalités opposées ? Comment comprendre ce qui se joue ? Et surtout, comment retrouver un espace de dialogue, sans renier son ressenti ni chercher à imposer sa vérité ?
Deux réalités différentes : ce n’est pas un mensonge, c’est une perception
Dans de nombreuses situations relationnelles, il ne s’agit pas d’un mensonge ou d’une manipulation, mais de deux vécus sincèrement différents. Chacun parle avec honnêteté, mais depuis son point de vue, son vécu émotionnel, son histoire.
Nous n’avons pas tous la même sensibilité. Ce que tu vis comme une agression, l’autre peut le voir comme une simple remarque. Ce que tu considères comme un oubli blessant, l’autre peut ne même pas l’avoir remarqué. Et c’est là que le conflit naît : pas dans le fait, mais dans le vécu.
Le cerveau humain filtre, trie, interprète les événements. Ce qui est marquant pour l’un peut être anodin pour l’autre. Nous ne vivons jamais exactement la même scène, même si nous sommes présents au même moment, au même endroit.
La mémoire : un outil de reconstruction, pas d’archivage
Il est important de comprendre que notre mémoire ne fonctionne pas comme une caméra. Elle ne filme pas objectivement tout ce qui se passe. Elle enregistre ce qui fait sens pour nous, ce qui nous touche, ce qui résonne avec notre système de valeurs, nos émotions, ou nos blessures.
Et plus le temps passe, plus le souvenir se transforme. On le reconstruit. On le raconte. On y met des intentions, des détails ajoutés ou oubliés. Il devient un récit personnel, façonné par nos besoins du moment.
Ainsi, deux personnes peuvent se disputer à propos d’un événement passé, en étant de bonne foi toutes les deux. Ce n’est pas de la mauvaise volonté : c’est la nature même de la mémoire humaine.
L’ego : cet invisible qui veut avoir raison
Voici le cœur souvent méconnu du problème : l’ego.
L’ego n’est pas forcément ce « gros orgueil » qu’on caricature. Il est la représentation mentale que nous avons de nous-même : ce que je pense être, ce que je crois devoir défendre, ce que j’ai peur de perdre si je me remets en question.
Quand une personne insiste pour avoir raison, ce n’est pas toujours pour écraser l’autre. C’est souvent pour protéger son intégrité intérieure. Car reconnaître qu’on s’est peut-être trompé, qu’on a mal compris, qu’on a blessé sans le vouloir, c’est souvent perçu (inconsciemment) comme une atteinte à son identité.
👉 L’ego déteste avoir tort.
👉 L’ego déteste être vulnérable.
👉 L’ego déteste être vu comme faible, incompétent ou injuste.
Et plus une personne est insécure intérieurement, plus son ego est réactif. Elle s’arc-boute sur sa version des faits comme sur une armure de protection.
Il faut aussi ajouter que certaines personnes ont grandi dans des environnements où avoir tort signifiait être humilié, puni, abandonné. Alors aujourd’hui, reconnaître l’autre devient un danger. Ce n’est pas juste un débat : c’est une question de survie psychique.
Les émotions biaisent la perception
Il est quasiment impossible d’avoir une lecture neutre d’une situation quand on est sous tension émotionnelle.
Quand tu es en colère, blessé, en insécurité ou en état de stress, ton cerveau active des mécanismes de défense et de survie. Tu vois des menaces là où il y a des maladresses. Tu entends du mépris là où il y a de la confusion. Tu interprètes le silence comme du rejet, le ton ferme comme une attaque.
Et l’autre peut vivre exactement la même chose de son côté.
C’est ainsi qu’un malentendu peut rapidement devenir un affront. Et qu’un désaccord peut se transformer en guerre froide. Le piège, c’est de croire que l’on est encore en train de parler du sujet initial… alors que l’on est déjà noyé dans une tempête d’émotions non exprimées.
Comment sortir de cette impasse relationnelle ?
Voici des clés puissantes — simples à comprendre, moins faciles à appliquer — pour sortir du face-à-face figé :
1. Admettre qu’il peut y avoir deux vérités
Cela ne veut pas dire que tout se vaut. Cela veut dire que le vécu de chacun est valable en tant que tel. Même s’il te semble exagéré ou injuste.
👉 « Je ne comprends pas encore ta perception, mais je reconnais que tu l’as sincèrement vécue comme ça. »
C’est déjà énorme. Cela désamorce la guerre de tranchées.
2. Chercher à comprendre l’impact émotionnel
Ne reste pas bloqué sur les faits. Demande :
« Comment as-tu vécu ce moment ? »
« Qu’est-ce qui t’a blessé exactement ? »
« Qu’est-ce que tu as cru comprendre, ressenti, imaginé ? »
Les émotions sont la clé de décryptage du comportement de l’autre. Tant qu’elles sont niées, le conflit continue.
3. Parler en « je », pas en « tu »
❌ Tu me déformes tout.
✅ J’ai l’impression que nous ne nous comprenons pas du tout.
❌ Tu refuses toujours de m’écouter.
✅ Je me sens mis de côté quand je te parle.
Le « je » responsabilise, le « tu » accuse. En reformulant ainsi, tu donnes une chance au dialogue de ne pas se bloquer.
4. Accepter de ne pas avoir le dernier mot
Parfois, la vérité ne sera jamais établie de manière claire. Il faudra renoncer à convaincre l’autre, et choisir à la place de préserver le lien. Pas en niant ce que tu ressens, mais en acceptant que l’apaisement vaut plus que la victoire verbale.
5. Passer par un médiateur
Quand les versions sont inconciliables, l’intervention d’un tiers neutre et bienveillant peut être salutaire. En médiation, on ne cherche pas à déterminer qui a tort ou raison. On cherche à faire entendre les deux vécus, à recréer un espace d’écoute mutuelle, et à poser des bases concrètes pour sortir du conflit.
Ce que tu risques si tu restes enfermé dans ta version
L’autre se braque encore plus, persuadé que tu refuses de l’écouter.
La rancune s’installe, car chacun se sent nié.
Le dialogue se ferme, et laisse place au mépris ou au silence.
La relation s’abîme, parfois durablement.
En revanche, en faisant un pas de côté, en ouvrant une brèche dans ta propre certitude, tu ouvres aussi une porte vers une relation plus mature, plus vraie, plus solide.
Et si, malgré tout, vous restez en désaccord ?
C’est possible. On ne peut pas forcer l’autre à reconnaître ce qu’il ne voit pas, ou à valider ton ressenti.
Mais tu peux choisir de ne pas te laisser enfermer dans la lutte. Tu peux poser tes limites, dire ce que tu ressens, faire preuve de clarté sans agressivité. Et parfois, c’est déjà énorme.
👉 Tu n’as pas besoin que l’autre te donne raison pour retrouver ta paix intérieure.
En conclusion
Quand deux personnes sont convaincues de réalités opposées, le problème n’est pas la divergence, mais l’absence de reconnaissance mutuelle.
Ce qui soigne la relation, ce n’est pas de savoir qui a raison. C’est d’entendre que l’autre a vécu quelque chose, même si ça ne correspond pas à ton expérience.
C’est une posture d’adulte. Une posture de respect. Et parfois, une posture de courage.
La recommandation Akordial Médiation
Cet article est une ressource pour vous aider à mieux comprendre et gérer vos relations. Si vous êtes confronté à un conflit ou à des tensions et que vous avez besoin d’accompagnement, n’hésitez pas à me contacter pour discuter de solutions adaptées à votre situation.
En suivant ce guide pratique et en faisant appel à Akordial médiation, vous pourrez aborder votre différend de manière éclairée et bénéficier d’une assistance experte tout au long du processus.
Chaque situation conflictuelle est unique, je vous recommande de me contacter par téléphone pour obtenir des conseils adaptés à votre cas spécifique ainsi que pour commencer votre voyage vers une résolution harmonieuse de votre conflit.